LE DESSIN DU LUNDI POUR XXI

La relation entre le monde de l’art et les illuziniens varie en fonction de l’individu. Certains sont tombés dedans quand ils étaient petits, d’autres s’y sont frotté au travers d’expos et de rencontres diverses et variées. Ils nous livrent ici leurs expériences parues dans la rubrique Le Dessin du Lundi du magazine XXI.

 

#1 par Poppy Cros

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Vagabondage : instant précieux et intime où, dans le tumulte et l’agitation du quotidien, je prends le temps de me ressourcer, de me déconnecter.J’avance dans la forêt, je m’enfonce en son coeur, j’enlève mes chaussures pour sentir le sol ; je marche, ferme les yeux, écoute, expire, sent l’humidité, ré-ouvre les yeux, inspire… Ces moments n’appartiennent qu’à moi.Durant les camps scouts imposés (surtout pour une récalcitrante de 6 ans), je m’échappais du groupe dans lequel j’avais du mal à trouver ma place, et, en un battement de cil, je me retrouvais seule avec la forêt, au milieu de cette vie accueillante, où tout les êtres ont une raison d’exister. Je me sentais avec eux, à l’unisson, simplement.C’est ici que j’ai appris à observer, c’est le point de départ de ma fascination pour la nature, de l’envie de la dessiner, de participer à sa protection, de faire prendre conscience de sa force et sa fragilité.

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Dans le train, une grand mère me demande si son petit-fils peut s’asseoir à côté de moi, visiblement exténuée de l’avoir avec elle. Me voyant dessiner, il demande : « Tu sais faire les dragons ? ». Je dessine un dragon. Il fait la moue. « C’est un dragon, ça ? Il est nul. Regarde, moi je sais trop bien faire les dragons ! »

Alors qu’il dessine, il est pris d’une exaltation incroyable et me raconte le combat épique de ses dragons cracheurs de flammes magiques et destructrices. Son dessin, simple, se construit au fur et à mesure de son histoire, comme s’il voyait les monstres s’animer sous ses yeux.

Mon jeune professeur de dix ans ne manque pas de confiance en lui. Il me montre que même un dessin très simple peut raconter beaucoup pour son créateur, et qu’il suffit parfois d’être confiant en ses idées pour conquérir un auditoire.

#3 par Lucie Le Liard

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A l’est de Londres, il y a un peu plus d’un siècle, tout était couvert de suie, de poussière, de charbon… Le vent venu d’ouest soufflait les fumées noires rejetées par les cheminées des usines. Sur les docks, les ouvriers chargeaient et déchargeaient d’énormes sacs de sucre et de café venus de contrées exotiques, loin des eaux polluées de la Tamise qui encerclent l’île aux chiens.

Aujourd’hui, de hautes tours d’acier ont poussé sur les vestiges de l’ère industrielle. J’aime me promener sur les docks à la recherche de ces reliques car c’est le Londres sale et dégradé qui inspire mon travail, c’est la suie et la poussière qui nourrissent mes dessins.

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Enfin, un autre lundi est fini.

Je n’aime pas les lundis parce que le cours ne m’intéresse pas beaucoup, comme la couleur grise, que je trouve fade.

Je rentre machinalement à la maison, l’esprit vidé. Soudain, au coin de la rue, je n’en crois pas mes yeux. « C’est pas possible ! », je me dis.

A la terrasse du café Cambronne, Stéphane Oiry, mon professeur à l’école, est en train de bavarder avec Maggy Garrisson, le personnage imaginaire de sa bande-dessinée. Stéphane Oiry est dessinateur. Il m’a aidée à trouver mon style, ma personnalité pour mes traits de crayon.

Il me semble qu’il vient juste de raser sa barbe (je le préfère avec sa barbe habituelle) et a changé ses éternelles chaussures en cuir noir pour des converses bleues, ce qui le rend plus jeune et dynamique. Il me dit« Bonjour » avec son splendide sourire. Maggy, elle, m’adresse un clin d’oeil espiègle…

C’est surréaliste. D’un coup, le ciel devient plus clair qu’avant.

 

 

#5 par Elisa Mikadella

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On te l’a souvent dit et répété, petit frère, et le plus souvent, tu lèves les yeux au ciel : ton 8 en musique ne va pas t’empêcher de vivre. Ta vie ne sera jamais notée sur 20. Elle ne s’arrête pas à une évaluation. La mienne non plus d’ailleurs.

Ce n’est pas un mauvais semestre en design d’objet qui fait que je ne serai jamais illustratrice (n’en déplaise à Mme C.). Ce n’est pas un mauvais dessin de chaise standardisée qui va déterminer ma carrière. Du moins, je ne l’espère pas. Si c’est le cas, je n’ai plus qu’à élever des lamas au Pérou.

Non, bonne ou mauvaise note, peu importe. L’essentiel, c’est de comprendre comment mieux s’y prendre la prochaine fois. Se prouver que l’on peut y arriver. Toi, tu glanderas peut-être un peu moins, tu sauras jouer de la flûte. Et moi, je dessinerai une chaise qui tient la route, et j’aurai plus envie encore de raconter des bêtises avec des croquis (parfois) moches, mais amusants.

En attendant, petit frère, ne mets pas tes coudes sur la table et finis ton assiette.

 

 

#6 par Albin Laffay

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L’été dernier, je suis parti en vacances en Espagne avec Pierre, un vieux pote de lycée, chez ses grands-parents, Chantal et Robert. Robert est un grand homme fin, vouté du haut de ses 80 ans. Les yeux bleus clairs, la barbe rasée de près, il arbore un visage qui peut sembler grincheux. Commercial, il a parcouru le monde pour son travail et est tombé amoureux de la petite ville d’Altéa, dans la province d’Alicante. Il a téléphoné à tous les « Monsieur Bernard » de France, en les cherchant un par un dans l’annuaire, pour retrouver le propriétaire de la maison qu’il voulait racheter.

Robert est amateur de parties de pêche, l’un des rares moments qu’il partageait avec son propre père et qu’il aime partager avec les siens. Il me gronde un peu pour avoir mal lancé ma ligne et emmêlé les fils. Puis s’assied sur une chaise pliante. Quand un poisson mort à l’hameçon, Robert le relâche, ou l’offre à la dame aux chats du quartier. Le regard tourné vers l’horizon, il préfère se remémorer des souvenirs de jeunesse : des épisodes de la guerre d’Algérie, sa rencontre avec sa femme, à 20 ans, et comment il a dû faire des pieds et des mains auprès de ses futurs beaux-parents pour surmonter l’écart social qui le séparait d’une jeune fille de bonne famille… Une véritable pêche aux histoires.

 

 

#7 Olga Tsyko

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L’endroit que je préfère à Paris, c’est le musée de Cluny, le musée du Moyen Âge. L’intimité de cet endroit, les objets rassemblés, me font oublier le vacarme à l’extérieur.Chaque visite dans les petites salles est un voyage dans l’univers des chevaliers, des licornes, des animaux magiques, des forêts enchantées, des falaises ornées de minuscules fleurs des champs, à la façon des tapisseries. Les figurines sculptées et les reliquaires en dentelle, dont les formes et les contours m’inspirent, me plongent dans un monde en miniature.Tout, ici, incarne le surgissement doux et fugace de l’imaginaire dans la réalité.

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Devant sa maison, il y a une vieille éolienne rouillée. Elle a le même âge que Joséphine, la même allure droite, imposante et délicate. Elle m’explique que ce détail l’a définitivement conquise à l’achat du terrain.

Elle me fait découvrir son atelier. Il lui va bien je trouve. Dans un coin, un gros chat dort sur des tréteaux.

Joséphine allume une cigarette et sourit.

Elle est belle, Joséphine. Ses cheveux teints en noir, son rouge à lèvres et ses mains rugueuses illustrent bien son histoire : une vie de création, marquée par ses sculptures et ses rencontres.

J’aime retourner chez elle avec mon carton à dessin plein à craquer, à Marcoussis, en banlieue parisienne, là où j’ai grandi. Je suis gourmande de ses conseils et de la furieuse envie de dessiner qui me prend chaque fois que je quitte sa maison.

 

 

#9 par Helena Cailleaux

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De l’ai toujours vue chez moi, cette statue, posée sur le secrétaire du salon.
C’est mon grand père qui l’a fabriquée. Quand je la croise, je pense à lui. À tous les conseils qu’il m’a donnés.
Sans lui, je ne serais pas là, à dessiner pour raconter des histoires.
Dès mon plus jeune âge, il m’a appris à dessiner et à créer.
Des costumes en carton, des poupées en crépon.
Quand je vois cette statue, c’est lui que je revois.

Le joli mai

Le Joli Mai est un film documentaire français de Chris Marker et Pierre Lhomme, sorti en 1963. C’est le portrait d’une ville et de ses habitants : Paris en mai 1962.
Les illuziniens de CSI3  on réalisé une série d’illustrations en deux temps : d’abord une réappropriation graphique de plans extraits du film puis des réponses illustrées aux questions soulevés par le film (à quoi pensent les parisiens ? qu’est-ce que le bonheur ? qu’est-ce
qu’être libre ? etc.)
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Par Antoine PegoschoffANTOINE-joli-mai-8-interprétation3 ANTOINE-joli-mai-7-interprétation2 ANTOINE-joli-mai-6-interprétation1 ANTOINE-joli-mai-5-détail-prota ANTOINE-joli-mai-1-quartier ANTOINE-joli-mai-2-détail ANTOINE-joli-mai-3-foule ANTOINE-joli-mai-4-portrait-prota

Par Raphaël Votte

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Par Charlotte Kraimps

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Par Clémentine Léoni1-Portrait

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Par Soledad Daniela Altamirano

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Par Marin Toqué

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Banlieue-de-Paris

Par Manon Skotnicki

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Looking for a mascotte

L’heure n’est pas encore à l’élection des mascottes. Elle aura d’ailleurs lieu d’ici quinze jours sur Facebook. Notre vaillante équipe d’illuziniens s’est creusé les méninges et vous présente ici les quelques premières mascottes qui ont vu le jour!
Mignonnes ou ronchons, gigantesques ou minuscules, découvrez-les mises en scène sous forme de strip BD.

 

#1: L’usine de Marin

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#2: ça pétille chez Soledad

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#3:  Le Lulu de Phasmo

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#4: Le burrito grincheux d’Elisa

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FETE DU GRAPHISME

Du graphisme partout dans Paris et à son épicentre : la Cité internationale des arts. C’était la fête du graphisme. Et pour cet évènement, les illuziniens se sont déplacés jusqu’à cette exposition. Voici quelques-un de leurs reportages.

Plus d’info sur la fête du graphisme ici

 

#1 le regard de Huayi Jiang

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#2 le regard de Lucie Le Liard

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#3 le regard de Alicia Dassonville

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#4 le regard d’Albin Laffay

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